Remonter le moins de terre possible tout en préservant l’intégrité des fourrages, c’est ce qu’a décidé de faire Jean-Baptiste Douchet en changeant son andaineur mono rotor par un modèle à tapis Mergento VT 9220 de marque Pottinger. L’éleveur est, avec sa mère Françoise, à la tête du Gaec Saint Rémi. L’exploitation installée sur la commune de Blancfossé (Oise) comprend un atelier avec des vaches laitières, sur laquelle sont produits environ 1 200 000 litres de lait par an pour environ 300 bêtes et 165 hectares principalement dédiés à l’alimentation des animaux et leur paillage. « Sur ma ferme, je suis amené à andainer de la luzerne, du foin, des petits-pois de conserve, du ray-grass et des couverts. Avec mon ancien andaineur, en plus d’être limité par le débit de chantier, j’avais du mal à ramasser les feuilles de luzerne, et même bien réglé cet outil avait tendance à envoyer un peu de terre dans l’andain. C’est pour régler ces problèmes que l’andaineur à tapis est arrivé début 2024. Il travaille désormais de mi-mai jusqu’à mi-novembre. Cet andaineur fait environ 200 hectares par an, ce qui est le seuil de rentabilité que je me suis fixé pour intégrer cet outil l’exploitation. Néanmoins, je ne vais pas le cacher, il y avait aussi un petit côté plaisir à l’achat de ce matériel », indique l’éleveur.
Une qualité de travail
« J’utilise l’andaineur à tapis sur les mêmes cultures que le modèle à rotor, mais je me permets aussi de m’en servir pour retourner mes andains de paille pour les faire sécher. J’ai vraiment gagné en qualité de travail, car en plus de bien ramasser les feuilles de luzerne la précision de l’andaineur est telle que dans la vesce, c’est la fauche qui a tendance à rapporter de la terre. Avec l’andaineur à tapis, je ne monte pas du tout de terre, et ceci alors même que la parcelle n’avait pas été roulée » se félicite Jean-Baptiste. L’éleveur a par ailleurs observé un gros gain en termes de débit de chantier. Il explique ainsi que la veille, il a andainé 35 hectares de luzerne et de pois de conserve en une matinée, une performance qu’il n’aurait pas pu réaliser avec un andaineur mono rotor. « Toujours dans l’esprit de garder le fourrage le plus intact possible et de gagner en efficacité, je ne fane plus derrière la faucheuse conditionneuse. C’est un gain de temps d’andainer directement puis de presser. Ce gain de temps, couplé au débit de travail de l’andaineur, je le retrouve notamment quand j’enrubanne ma luzerne, car j’essaie de la laisser moins de 48 heures au sol. »
Andainer sur 7,4 m
L’andaineur est prévu pour travailler sur une largeur de 9,20 m, mais l’éleveur souhaite brasser l’intégralité de la matière. Il change alors la configuration du Mergento en rassemblant les deux tapis pour qu’ils ne fassent qu’un. La largeur de travail, dans cette configuration est alors de 7,4 m. Dans cette disposition, la matière est envoyée sur la droite de l’outil et l’andain est formé grâce à la bâche. « Les tapis, c’est magique ! Je peux envoyer la matière où je veux juste en changeant leurs sens de rotation. Ça me sert à optimiser mes andains quand il y a plus ou moins de matière afin de les uniformiser et ainsi avoir la meilleure régularité de pressage possible. Par exemple, j’ai essayé de regrouper deux bandes de 6 m, mais là, c’est la presse qui peine avec autant de matière à conditionner d’un coup.
J’ai également une petite astuce : dans les coins des parcelles, je charge les tapis pour transporter la matière dans un endroit plus accessible. Mais avant d’en arriver là, il m’a fallu un certain temps d’adaptation pour prendre en main correctement l’andaineur. Et même après une saison à l’utiliser, c’est un outil que je ne mettrais pas entre toutes les mains » avertit Jean-Baptiste.